La langue des signes s’invite dans les crèches

Comment s’exprimer avant d’avoir acquis la parole ? Des établissements ont trouvé une solution : pratiquer la langue des signes française (Lsf). C’est le cas de la crèche Les petits chaperons rouges, basée à Gennevilliers (Hauts-de-Seine). Reportage.

Article tiré de caf.fr

Pour certains parents, trouver une place en crèche relève du parcours du combattant. Mais la recherche peut également aboutir à de belles surprises ! Certaines structures proposent l’apprentissage de la langue des signes française (Lsf) dès le plus jeune âge, alors même que les enfants n’ont pas de problème d’audition.

L’intérêt principal : communiquer ! « Boire », « manger », « dormir », « colère », « peur »… à la crèche Les petits chaperons rouges de Gennevilliers (Hauts-de-Seine), les 35 enfants, âgés de 2 mois à 3 ans apprennent les rudiments de la langue des signes, alors qu’ils sont entendants. Ils peuvent ainsi transmettre leurs besoins, leurs envies et leurs émotions avant même de savoir parler.

Chacun avance à son rythme. « Certains ne signent pas du tout, d’autres sont très réceptifs, tout dépend du caractère de l’enfant. Nous acceptons toutes les réactions », affirme Ludivine Rivet, la directrice de la crèche. Aucune obligation donc, seulement des propositions !

« Il y a quatre ans, nous avons eu un déclic après la diffusion d’un reportage sur une crèche qui proposait la langue des signes. J’ai pensé : « Pourquoi pas nous ? C’est totalement en accord avec les valeurs que l’on prône : le respect de l’enfant dans sa globalité, l’expression de ses envies, il faut se lancer ! » », se souvient-elle.

Cette initiative s’inscrit au cœur d’un projet éducatif basé sur le bien-être de l’enfant et inspiré de la méthode Montessori. Les équipes se concentrent ainsi sur deux autres axes : la bienveillance et l’autonomie.

Halte aux idées reçues ! La pratique de la Lsf ne retarde pas le langage – bien au contraire ! Elle évite même les frustrations. Par ailleurs, elle renforce la relation entre le parent et son enfant. « Le signe capte l’attention, explique Ludivine Rivet. L’adulte prend du temps pour comprendre le message véhiculé par l’enfant, le regarde dans les yeux. Cela intensifie l’échange. » Les parents sont unanimes sur les bénéfices de cet apprentissage. Kayliah est inscrite depuis ses 3 mois, elle a aujourd’hui 3 ans. « J’ai appris la Lsf au travail, car l’un de mes collègues était sourd, raconte son père. J’ai tout de suite su que c’était un plus pour Kayliah et nous continuerons à lui enseigner lorsqu’elle entrera à l’école. » Chez eux, la langue des signes est une histoire de famille. « Notre nouveau-né prendra le même chemin que sa sœur », affirme-t-il. Après avoir tenté leur chance auprès de crèches municipales, en vain, les parents de Zoé, 2 ans, ont trouvé celle de Gennevilliers grâce à leur entreprise. Un choix par défaut à l’origine, mais une belle surprise à la fin ! « La Lsf nous a beaucoup rapprochés de notre fille. Nous l’apprenons également de notre côté pour pouvoir échanger avec elle et lui permettre d’étendre ses connaissances à la maison. C’est une belle découverte que nous recommandons vivement ! »
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