Après le 11 mai ? Se préparer et se soutenir entre parents

Cette reprise est difficile et multiforme. Compliqué de se projeter sur l’avenir, et la diversité de nos situations individuelles ne permet pas aisément de s’entraider et d’échanger sur nos expériences pour nous épauler. Dans cette période de nouveauté, il va falloir nous débrouiller, faire au mieux. Cela va nous demander d’être créatifs-ves et solidaires pour avancer, pas à pas, en s’adaptant.

Alors que les injonctions à l’obéissance sont multiples, au nom de la « responsabilité » et de la santé collective, nous sommes invité.e.s à déterminer nous-mêmes si nous voulons que nos enfants aillent à l’école, et si nous devons reprendre le travail… ce qui est fort recommandé… Nous oscillons entre autonomie, auto-responsabilisation et devoir contraint. D’une certaine manière, c’est une occasion de vivre certaines préoccupations des enfants et des ados.

Le changement impacte l’équilibre familial. S’y préparer est utile, même s’il n’existe pas de « trucs et astuces » applicables ; seulement quelques pistes relationnelles susceptibles de baliser la « reprise » et de faciliter le processus d’évolution.

Quelques pistes parmi d’autres pour une transition plus en douceur en famille

  • Faire le bilan ensemble de ce confinement, en paroles ou en dessins (selon l’âge et les envies) : je peux poser une question générale comme « ce que j’ai aimé / ce que je n’ai pas aimé au cours de ces semaines ». Ou une question plus précise : « Une chose que j’ai découverte au cours de ces semaines, c’est… » ou « Ce qui m’a surpris.e dans nos relations familiales pendant le confinement, c’est… ». Il s’agit de mettre des mots sur le vécu de chacun.e, et de clarifier ce que cette période a eu de spécial au sein de la famille. Ce bilan peut concerner l’organisation de la famille ou les relations.

Ce bilan renseigne sur ce qui est important pour chaque membre de la famille. Qu’aimerions-nous conserver de cette expérience, et ce que voudrions-nous changer ? Comment cette « reprise » pourrait être l’occasion d’ancrer ce qui est agréable dans nos vies, et de trouver des pistes de solution pour laisser de côté ce qui est désagréable ?

  • Ouvrir un espace pour que chacun.e puisse dire comment il / elle se sent. Convenir d’une forme ludique éventuellement ritualisée au réveil ou en fin de journée par exemple. Je peux dire, dessiner, utiliser un émoticône, préférer une image qui décrit mon état intérieur ou faire un « tour météo ». Changer de support, chercher ensemble la manière qui nous plaît de partager nos ressentis est aidant et facilite l’intégration et la participation.

A partir du 11 mai, proposer de raconter nos anecdotes, dire ce qui a été vécu d’agréable (pour partager cette joie et la célébrer) et de désagréable (pour envisager les formes de soutien adaptées). Accueillir sans chercher à minimiser, comparer ou relativiser. Éviter d’instaurer un cadre rigide, car selon les sujets, les affinités, l’âge… il est parfois plus facile de s’exprimer à 2 et de partager nos « secrets » de manière informelle plutôt que d’en parler à toute la famille sur demande.

  • M’impliquer : chacun.e d’entre nous a besoin d’être écouté.e, de s’exprimer, d’être soutenu.e. Je ne m’oublie pas, mais je choisis ce que je partage en famille, avec les enfants ou plutôt seulement entre adultes : les enfants ont besoin d’une épaule solide sur laquelle se reposer et avoir confiance. Entre incarner une forme d’insensibilité et déverser mes émotions, il y a une juste mesure à trouver.
  • Être attentif-ve à ce qui est dit par les membres de la famille, mais aussi par ce qui n’est pas dit avec des mots. Tous les masques ne sont pas médicaux… Notre corps parle souvent mieux que notre bouche. Demander de l’aide ou du soutien n’est pas toujours simple, car cela suppose la conscience d’un trouble ou d’un malaise. Exprimer en miroir une sensation réellement présente peut être aidant, sans tomber dans l’enquête ni devenir insistant.e : « j’ai l’impression que quelque chose ne va pas… Est-ce que je me trompe ? ». « Tu ne souris pas, et je m’inquiète. Quelque chose te rend triste ou te contrarie ? »…

Quelques pistes parmi d’autres pour une transition plus en douceur entre parents

  • Se demander : quels sont mes besoins ? Quels sont ceux de ma famille ? Est-ce que je peux / nous pouvons y répondre de manière autonome ou avons-nous besoin de soutien ?
  • Évaluer quelles sont les ressources disponibles (structures, personnes, documentation…) autour de soi pour nourrir ces besoins ? Se demander : de quelles ressources propres je dispose ? Qu’est-ce que je pourrai mutualiser au sein de ma famille ou auprès d’autres parents pour favoriser l’entraide ?
  • Explorer des outils d’auto-responsabilisation et d’entraide collective entre parents / ami.e.s… soit de manière autonome (co-écoute, entraide affective, mutualisation d’expériences et de pratiques…) soit en sollicitant de l’accompagnement (demander à son centre social ou à sa MJC de proximité d’organiser un atelier en précisant sa demande et ses besoins par exemple).

Et si on en parlait ?

Le « Réseau » vous propose un atelier de parents pour échanger sur cette « reprise » et ses impacts, sur nous, adultes, sur nos enfants, et plus globalement sur nos familles.

Ces questionnements vous interpellent, contactez le Réseau parents en Aveyron au 07.77.78.95.42 ou par mail (reseauparentsaveyron@pep12.fr)

Pour consulter la fiche Spécial Confinement de cette thématique

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