Parler du coronavirus, oui ? Mais pas n’importe comment !

Depuis sa naissance, l’enfant questionne pour continuer à découvrir le monde et expérimente avec la nouveauté afin de construire une représentation du monde qui va lui permettre de grandir. Les difficultés vécues à travers le Coronavirus sont moins les émotions désagréables qui peuvent naitre de cette expérience mais plus le fait de ne pas pouvoir déposer ces émotions auprès d’une personne qui les accueillerai, ne les jugerai pas, montrerai sa compréhension face à ce vécu avec empathie (sans pour autant être dans la contagion émotionnelle).

Les recherches en neurosciences prouvent ce qu’on savait déjà par intuition ou expérience : on augmente la capacité de résilience de l’enfant en lui permettant d’exprimer ses émotions. Mais exprimer n’est pas suffisant, c’est aussi la façon qu’aura l’adulte d’accueillir cette émotion, de l’autoriser en quelque sorte, sans la juger, en cherchant à la comprendre sincèrement et sans en avoir peur (et donc la nier) que l’enfant pourra y puiser un équilibre. Il en sort alors plus fort.

Par le biais du Coronavirus, nous allons permettre à l’enfant de continuer à développer son intelligence : virus, pandémie, contagion, tous ces mots vont venir se graver dans sa mémoire. Mais cette situation peut être aussi une occasion de développer une autre forme d’intelligence : l’intelligence émotionnelle. Elle permet entre autre d’identifier ses émotions, de les exprimer et de les réguler, de percevoir celles des autres et apprendre l’empathie et la compassion. L’intelligence émotionnelle est un ingrédient important de l’équilibre psychique. Les recherches récentes mettent en évidence qu’elle est associée à une meilleure estime de soi ainsi qu’à un niveau de bonheur et d’optimisme plus élevé. En outre, les personnes intelligentes émotionnellement sont moins vulnérables à la rumination, à la dépression, à l’anxiété. Elles ont un potentiel de résilience plus élevé.

Un très bon moyen d’apprendre à l’enfant à développer son intelligence émotionnelle sera d’utiliser la nôtre parce que l’enfant apprend en copiant ! Que vivons-nous à l’intérieur de nous-même dans cette période particulière ? Une fois conscientisé ce vécu, comment gérons-nous ce stress émotionnel ? Partageons-le avec les enfants s’il nous l’avons mis à distance, sinon confions-le à un autre adulte pour pouvoir après le dire à l’enfant sans le déboussoler. Dire, c’est déjà gérer, mettre à distance, cheminer.

Cette même démarche sera ensuite mise en place avec l’enfant : dessin, cercle de parole, temps de partage plus intime. L’essentiel est de mettre des mots sur le vécu. Mais ne le faisons pas en force provoquant ainsi un mouvement contraignant. Utilisons le mouvement de l’enfant : accueillons ses questionnements quand ils arrivent plutôt que de les provoquer. L’enfant pose les questions lorsqu’il est prêt à entendre les réponses. Quand l’enfant pose une question, demandons ce qu’il en pense, lui. Cela permet de faire le point sur ce qu’il sait, ce qu’il a entendu et comment il le vit. S’il s’agit d’une question qui remue ou qui indispose, n’hésitons pas à dire que nous préférons prendre du temps avant de répondre. Après les explications accompagnons l’enfant à exprimer comment il entend ce que nous venons de dire. Par des dessins par exemple si l’enfant est jeune.
Parlons des personnes « à risque » ou qui prennent des risques pour aider ou sauver des vies par exemple. Expérimentons l’empathie avec l’enfant : qu’en penses-tu ? Est-ce que tu comprends pourquoi ils le font ? Est-ce que tu choisirais de le faire à leur place ?
En développant l’intelligence émotionnelle dans ces temps émotionnellement difficiles, nous œuvrons à un monde plus équilibré.

Et si on en parlait

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