Le burn’out parental ou la matraitance envers soi-même

Auteur : Amélie RIVET Thérapeute Familiale et Conjugale

Le burn’ out parental : qu’est-ce que c’est ? C’est un syndrome de détresse intense lié à la parentalité et qui se manifeste de trois façons : un épuisement physique et émotionnel, un désengagement affectif et la perte du sentiment d’efficacité parentale.

De nos jours, certains parents mettent la barre trop haute dans leurs exigences envers les enfants et peu importe l’âge des enfants, les objectifs à atteindre sont toujours plus grands. Les parents sont dans la recherche du parfait, parfait pour leurs enfants et pour leur image. Depuis quelques années, une véritable compétition se joue sur les réseaux sociaux pour être le parent idéal, exposition de photos de familles toujours plus parfaite qui ne montrent que le positif.

Cette course de la perfection peut être stressante pour les parents qui vont vite perdre pied et se retrouver dans des situations complexes. C’est le burn out.

Chaque parent peut être concerné par ce phénomène, peu importe le nombre d’enfants, ni le niveau social.

La période que nous venons de traverser avec le confinement a été une modification de nos structures familiales. Les couples qui se voient peu parce que l’un ou les deux travaille(nt) ont eu l’occasion de passer plus de temps ensemble. Les enfants qui voient trop peu leurs parents ont eu  l’occasion de les voir davantage et ces derniers ont eu l’occasion de les éduquer aux choses essentielles.

Les familles occidentales n’ont pas l’habitude de vivre « les uns sur les autres », nos enfants n’ont que peu l’habitude d’être restreints dans leurs libertés fondamentales et, avec les télécommunications, nous avons perdu une certaine habitude du « vivre ensemble ». C’est pourquoi cette période de confinement familial a engendré de nombreuses difficultés, notamment le risque en matière de santé mentale, le burn-out parental.

Dans certaines familles, le confinement a apporté moins de contraintes horaires, moins de trajets, plus de souplesse et a donc contribué à détendre l’atmosphère familiale. En revanche, chez d’autres, le plateau « stress parental » a explosé avec l’école à la maison doublée du télétravail, l’absence de soutien des grands-parents, l’augmentation des tâches ménagères et aucune sortie « loisirs » pour souffler. Si cette étrange période permet à certains de se reconnecter avec leur parentalité de manière positive, d’autres sont à bout de souffle. Ce sont ces derniers qui sont les plus vulnérables au burn out parental, caractérisé, entre autres, par un sentiment de saturation et la perte de plaisir dans son rôle de parent.

Contrairement à la dépression, une maladie psychiatrique reconnue et identifiée, le burn out parental n’est pas référencé sur le plan médical, et il n’y a pas de critères spécifiques.  Ce qui doit alerter l’entourage c’est le changement de comportement. Un parent dépressif qui a toujours été épuisé n’est pas en burn out. Un parent qui ne s’est jamais investi dans les activités de ses enfants n’est pas en burn out ; c’est le contraste avant / après qu’il faut regarder. Dans de nombreux cas, les parents se laissent déborder par les tâches de la vie courante (le ménage, la lessive, la cuisine…)

Il y a parfois d’autres symptômes assez visible comme : l’irritabilité et la colère, la négligence voire maltraitance, les dépendances : caféine, jeux, alcool…, les difficultés conjugales et les problèmes de santé.

Il faut aussi être attentif à :

  • L’épuisement physique et émotionnel : sentiment d’être épuisé, vidé, au bout du rouleau…
  •  La distanciation affective envers les enfants : plus assez d’énergie pour s’investir dans une relation avec les enfants, moins d’attention, moins d’écoute, arrive moins à montrer son amour aux enfants et conjoint
  • La perte d’efficacité et d’épanouissement parental : prend conscience qu’il n’est plus le parent qu’il voulait, impression de ne plus être un bon parent, il ne s’épanouit plus à être parent.

On peut quand même se protéger et éviter le burn out. La discussion sur ses émotions et son ressenti reste la meilleure solution mais il faut aussi pouvoir se reposer sur une autre personne (son conjoint, ses parents, des amis…) qui pourra prendre le relais lorsque la situation devient trop compliquée. Il ne faut surtout pas avoir honte de craquer ni de culpabiliser, il faut juste oser en parler et si la situation est trop dure ne pas hésiter à aller consulter un thérapeute.
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