Au secours, je vais craquer !

Cet article est écrit par Brigitte Cassette, formatrice en Education Relationnelle et Consciente.

Actuellement, les parents sont appelés à devenir 24h/24 sans répit les chefs d’orchestre d’un accordage familial sans pouvoir s’appuyer comme habituellement sur les différents réseaux : école, voisins, crèche, grands-parents, etc. et en l’absence parfois même d’un deuxième adulte dans cette microsociété fermée que devient la famille confinée. Le stress s’accumule à certains moments de la journée et le parent sent la pression qui monte. L’explosion est proche…

Un vase émotionnel qui se remplit peu à peu…

Chaque personne peut apprendre à dessiner et colorier son vase émotionnel. Schéma d’un exemple de vase émotionnel en suivant ce lien. C’est un apprentissage qui permettra d’afficher notre état chaque jour. Quand quelque chose nous amène du stress dans la journée, on colorie le nombre de pastilles correspondant à la quantité de stress et on inscrit l’origine de ce stress. Personne n’est responsable de ce que nous ressentons mais cela nous permet de percevoir le stress monter avant que cela ne déborde et de prévenir les autres. Quand le vase est trop plein : alerte ! Tout arrêter, se poser et étudier ce qu’on peut mettre en place (seul ou avec les autres !).

Arrêter de remplir ! En faisant notre vase émotionnel dans les situations de stress intense, nous allons très vite percevoir qu’il y a des situations qui sont sources répétitives de stress. Pourquoi accepter de laisser dériver un bateau dont nous sommes le pilote ? Le pilote cadre et dirige l’équipage afin que le bateau ne sombre pas dans la tempête. Il nous faut donc structurer les espaces, les relations, le temps pour éviter le risque du vase qui déborde… Osons cette dominance ! Cela ne veut pas dire « être dans la domination », c’est juste prendre notre place de pilote, tout simplement. Voici quelques idées :

  • Stress dû au manque d’espace individuel (quand les enfants « collent » et qu’on étouffe !) : pour pouvoir se ressourcer séparons les espaces, quitte à poser des barrières pour la concrétisation (des chaises, un petit meuble…) pour une durée limitée (minuterie) le temps de « respirer ».
  • Trop de demandes, d’interpellations : Dessinons notre vase aux enfants et permettons-leur de le voir se vider petit à petit grâce aux moments où ils deviennent plus autonomes ! Les remercier.
  • Stress lié au bruit, aux cris : instaurez des temps calmes. A chaque créneau de 10 minutes de calme continu réussi (définir précisément selon nos besoins), on met une bille dans un verre. Plus ça dure, plus ça se remplit. On s’offrira quelque chose quand le verre sera rempli (un livre, un jeu collectif, un gâteau etc.).
  • Disputes, chamaillerie ? Instaurer un code du « jeu ensemble ». S’il n’est pas respecté : on arrête le jeu en commun pendant 15 minutes (minuterie).
  • Trop de choses à faire ? Ecrire tout ce que l’on voulait faire et lâcher-prise en rayant tout ce qui pourra être fait un autre jour. Mettre en priorité une action courte, qui nous fera plaisir… Se donner une heure limite pour laquelle quoiqu’il arrive : on arrête pour prendre soin de la relation (à nous-mêmes et aux autres).

Apprendre à vider notre vase émotionnel régulièrement.

Un autre apprentissage est de savoir vider le vase quand on perçoit qu’il se remplit ! Voici des idées :

  • Prendre trois grandes respirations longues et profondes avec les pieds plantés dans le sol et en se coupant de tout juste en étant dans le corps (aller dans les toilettes ou dans la salle de bain pour les faire si c’est nécessaire)
  • Pour nous ressourcer : choisissons d’aller dans notre propre mouvement plutôt que de se l’interdire et de courir après celui des enfants : j’ai envie d’écouter de la musique et de danser, je le fais ! J’ai envie de faire de la relaxation, je le fais ! J’ai envie de peindre : je le fais ! On s’empêche souvent pour les enfants (suis-je égoïste ?) mais il arrive très souvent qu’ils nous rejoignent s’ils sentent notre enthousiasme et notre détermination : « je peux le faire avec toi ? »…
  • S’arrêter, se mettre devant une belle image (d’un livre par exemple. Si possible pas d’écran). Cela peut se faire avec les enfants (« pause concentration »). Et regarder tous les détails de l’image, en les admirant profondément pendant une durée fixée. On peut partager ce qu’on voit mais en restant centré sur l’image.

Quatre étapes donc pour gérer le stress : dessiner son vase émotionnel, voir comment il s’est rempli, agir dans le court terme par des actions rapides afin de baisser le niveau et enfin prendre un temps plus tard pour voir comment agir pour qu’il ne se remplisse plus. Le stress qui devient chronique est dangereux (burn out). Ne le négligeons pas : chacun-e de nous à le pouvoir d’agir et de le diminuer.

Et si on en parlait ?

Ces questionnements vous interpellent, vous souhaitez approfondir cette thématique avec un professionnel, contactez le Réseau parents en Aveyron au 07.77.78.95.42 ou par mail (reseauparentsaveyron@pep12.fr)

Pour consulter la fiche Spécial Confinement de cette thématique

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