Être en sûreté, ne veut pas dire être en sécurité !

Cet article est écrit par Brigitte Cassette, formatrice et intervenante dans le cadre des actions en direction des parents.

La famille est confinée : tout le monde est en sureté. Super ! Et pourtant…

Une ambiance de tension, de stress reste présente en ambiance de fond. Les enfants le ressentent bien.

Les parents leur ont bien expliqué : pour les enfants en bonne santé, le Coronavirus n’est pas dangereux. Mais les enfants sont impactés par ce climat de stress, de changements, d’imprévus, de confinement sans échéancier… Ils ne se sentent pas en sécurité même si les parents les ont mis en sureté !

Nous allons donc devoir instaurer à nouveau la sécurité contextuelle. La sureté n’est pas suffisante à la sécurité, c’est pourquoi certains enfants vont réagir avec des cauchemars, des difficultés à s’endormir, des colères plus nombreuses ou plus excessives. C’est leur façon de réguler leur stress..

Notre première tâche pour ce début de confinement : recréer la sécurité contextuelle,la notre, celle de nos enfants.

 

 

Le besoin de sécurité contextuelle fait partie des besoins fondamentaux énumérés par Abraham Maslov. En 1970, ce psychologue américain a mis à jour 5 grands groupes de besoins qui motivent nos actes. Ces 5 catégories de besoins selon Abraham Maslov sont souvent représentées sous la forme ci-contre parce qu’il y a comme une sorte de hiérarchie entre eux : si un besoin n’est pas nourri, ceux qui sont situés au-dessus de lui ont peu de chance d’être nourris. C’est là où on voit que le besoin de sécurité contextuelle, au deuxième étage, a une place d’importance ! Au-dessus de lui ce sont des besoins dits « sociaux ». Si le besoin de sécurité contextuelle n’est pas suffisamment comblé on a plus de risque de « pêter les plombs » sans trop pouvoir s’occuper des autres autour.

Agressivité, violence peuvent alors être au rendez-vous !

Les besoins de sécurité sont placés au deuxième niveau. S’ils ne sont pas assez nourris, nous pouvons devenir agressifs et diminuer les actes sociaux.

Le besoin de sécurité contextuelle si ce n’est pas « être en sureté », comment le décrire alors ? C’est une impression de sécurité qui est instaurée par l’environnement grâce à :

  1. La constance du déroulement du temps : l’organisation fixe, les actions régulières qui se répètent, un planning qui indique ce qu’on va faire chaque semaine…
  2. La constance de l’espace, de l’environnement : avoir une maison où on rentre le soir, avoir son espace inviolable, retrouver les mêmes images, les mêmes vues chaque jour…
  3. Des repères de personnes fixes : retrouver sa famille, les mêmes animateurs/animatrices lors des temps périscolaires, la même personne qui conduit le bus…
  4. Un climat harmonieux, sans conflits, des relations fluides : la sécurité contextuelle aime la monotonie, le climat relationnel où rien ne se passe d’imprévu (agréable ou désagréable d’ailleurs) …
  5. Du cadre, des règles, l’assurance d’une protection : avoir un leader, un guide, sentir qu’il y a des codes que quelqu’un-e fait respecter, la présence d’une personne forte, solide…

Comment agir sur chacun de ces aspects dans la période de confinement ?

  1. Recréons des grilles horaires, des rituels dans le temps : emplois du temps individuels (fait par l’enfant ou l’ado lui- même mais qu’il affiche) et familiaux (comment on gère notre semaine), listes des menus où chacun-e propose un plat qu’il réalisera, rituels familiaux comme le goûter tous ensemble l’après midi ou un temps de relaxation avant les apprentissages scolaires ou même une veillée animée par chaque membre de la .
  2. Redéfinissons les espaces. L’espace individuel où l’on peut se retirer sans être dérangé par les autres personnes (pour les parents y compris !), les espaces où on joue calmement, les espaces pour se défouler…
  3. Les personnes hors famille proche qui sont autour de l’enfant habituellement ne sont plus là. La continuité est rompue. Aussi, nous resterons en contact en proposant des temps de courrier : la poste fonctionne toujours, on peut envoyer aussi en virtuel mais autant éviter les écrans !
  4. Préférons la coopération à la compétition : sortons les jeux coopératifs, créons des espaces d’entraide pour le travail scolaire qui permettront à chacun-e de sentir sa place : le plus âgé aide le plus jeune, des espaces de parole pour dégonfler l’émotionnel…
  5. Attention au stress ! Veillons à ce que l’émotionnel des parents soit géré hors la présence des enfants. Donnons-nous des espaces pour parler entre adultes et se ressourcer seul sans personne autour de ..

Nourrir la sécurité contextuelle de chacun-e va permettre d’apaiser le stress, diminuer les explosions émotionnelles et l’agressivité. Une fois qu’elle sera reconstruite, on pourra aisément laisser tomber un certain nombre d’aspects ou ne les garder que pour les enfants plus insécures.

Bon confinement !

Et si on en parlait ?

Ces questionnements vous interpellent, vous souhaitez approfondir cette thématique avec un professionnel, contactez le Réseau parents en Aveyron au 07.77.78.95.42 ou par mail (reseauparentsaveyron@pep12.fr)

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