Gérer son stress (et les enfants !) en période de confinement

Cet article est écrit par Edith Fortin-Muet, accompagnatrice conjugale, familiale et parentale, thérapeute psychocorporelle.

Le confinement nous amène à porter de nombreuses casquettes : parent à temps plein, travail (ou télétravail), enseignant·e, etc. Pour certain·es, être parent à la maison provoque un effet positif. Les propositions d’activités pour occuper les enfants ou pour profiter de tout le temps libre dont nous disposons enfin ont fusé sur les réseaux sociaux. Mais le stress et l’angoisse peuvent monter très vite, même avec de chouettes conditions de confinement, et nous pouvons facilement perdre pied face à nos enfants et/ou notre partenaire, et ne plus savoir quoi faire, nous sentir démuni·es.

En ces temps de confinement, les sources de stress et d’angoisse peuvent être nombreuses :

– nous vivons dans un contexte de maladie, avec cette sensation de danger de mort accentuée par les médias, comme une épée de Damoclès ;

– nous ne sommes pas dans une situation normale, et il est tout à fait naturel de ressentir de la peur lorsqu’il s’agit de faire face à une situation nouvelle ;

– nous devons faire face à une perte partielle ou totale de revenus et à l’incertitude quant au lendemain ;

– nous nous voyons privé·es de notre liberté de mouvement et de contact avec le monde extérieur.

Or les enfants sont très sensibles à notre état émotionnel. Ils·elles s’en imprègnent. Nous avons donc tout intérêt à faire baisser notre stress pour traverser cette période et en sortir en santé physique et mentale.

Pour cela, nous pouvons être amené·es à faire preuve d’adaptabilité et de créativité, et à assouplir les règles et surtout, à mettre de côté tout ce qui est susceptible de nous ajouter de la pression. Si nous nous prenons la tête avec les écrans, le bain, l’école à la maison, le chahut dans le salon (ou quoi que ce soit d’autre), il est peut-être temps de réévaluer la situation. Parce qu’objectivement, ce n’est pas la fin du monde si nos enfants font un peu plus d’écran, ne prennent pas leur bain ou ne font pas (tout) leur travail. Sur quelques semaines, cela n’aura pas de réelles répercussions sur leur santé ou leur niveau scolaire. D’ailleurs, ne passons pas nous même un peu plus de temps devant les écrans ?

L’école à la maison peut nous permettre de structurer le temps, de nous donner un objectif précis pour la journée et cela peut être vraiment très aidant, surtout dans une situation de privation de liberté. Mais cela peut également devenir un problème pour peu que l’enfant refuse le travail ou rencontre des difficultés, ou que nous ne soyons pas à l’aise, que nous n’ayons pas envie ou que nous nous agacions.

J’ai vu passer de nombreuses propositions d’activités, de planning, et autres sur les réseaux sociaux. Et j’ai senti en moi cette envie d’y regarder de plus près (sans vraiment réaliser le temps que ça me prendrait), si c’est intéressant, il m’est arrivé d’en ressortir avec la quasi obligation de mener cette activité (réunir le matériel, mobiliser les enfants, etc.). Et si je ne le fais pas, ou si je ne réussi pas à mener l’activité, je peux me sentir comme une mauvaise mère qui ne fait pas ce qu’il faut pour ses enfants.

En réalité, tout ce qui nous apparaît comme une contrainte génère du stress et de l’impuissance pour nous, mais aussi pour nos enfants. Alors, chercher à maintenir le rythme ou à proposer des activités à tout prix n’a aucun sens… à moins que cela fonctionne pour nous et nous permette de passer la période de confinement avec plus de joie et de légèreté ! Si ça vous fait du bien, faites-le ! Sinon, si vous vous trouvez en situation d’obéir à cette petite voix qui vous met la pression, ou si vous n’avez simplement pas envie de le faire, ne le faites pas. C’est à chacun·e de décider. Nous ne sommes pas parti·es pour 5 ans de confinement. N’alourdissons pas notre quotidien avec ce qui ne nous convient pas !

C’est une question de priorités : nous avons à nous poser sincèrement la question, à différents moments de la journée : qu’est-ce qui est important pour moi, là, maintenant ? La continuité pédagogique, le bien être de mon enfant, une maison propre et bien rangée, continuer à travailler, éduquer mes enfants, etc. ? Pas d’échelle de valeur ni de jugement de ma part. C’est à chacun·e d’établir ses priorités. Ce qui compte ici, c’est de n’accepter de nous mettre la pression que pour les choses qui sont importantes pour nous, et de respecter nos besoins autant que ceux de nos enfants… et l’un des besoins principaux de l’enfant est le besoin d’attachement : car nous sommes leur repère principal.

Or, nous nous laissons vite assaillir par cette petite voix qui nous dit tout ce que nous devrions faire. Pour peu que nous l’écoutions, nous nous embarquons dans une spirale infernale et même lorsque nous pensons être avec nos enfants, nous sommes ailleurs…

Alors, pour ne pas nous surcharger, prenons soin de déterminer nos priorités au fur et à mesure de la journée et de nourrir le besoin d’attachement de nos enfants en étant vraiment avec eux.

Et si, on en parlait ?

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