Troubles dys et confinement: Comment accompagner son enfant ?

Cet article est écrit par Agnès Barry, orthophoniste et intervenante dans le cadre des actions en direction des parents.

Le confinement vous amène à gérer un quotidien différent, intégrant entre autres les leçons à travailler et parfois des devoirs à rendre. Cela peut s’avérer difficile et contraignant, surtout si votre enfant rencontre des difficultés spécifiques d’apprentissage.

Je vous (re)donne ici quelques points qu’il me semble essentiel d’avoir à l’esprit pour mieux comprendre votre enfant/ado.

Les troubles dys sont des troubles :

  • Développementaux : différence dans le développement du cerveau
  • De l’automatisation de l’apprentissage concerné : besoin de temps, de répétition et de stratégies différentes dans l’apprentissage
  • Cognitifs : dysfonctionnement spécifique d’une ou plusieurs zones du cerveau, ou des faisceaux qui les relient
  • Durables : ce ne sont pas des maladies, ils ne se « guérissent » pas. La personne met des stratégies en place, l’environnement met des aménagements en place, mais les troubles, eux, persistent
  • Sévères : on observe un écart important avec la norme lors des bilans, mais qui peuvent passer inaperçus à l’école
  • Associés : entre eux parfois, à des troubles de l’attention dans la plupart des cas, à des difficultés de mémoire à court terme.

On notera souvent :

  • Des efforts fournis qui ne sont pas en rapport avec les résultats obtenus
  • Une perte de confiance en soi et d’estime de soi
  • L’importance de l’empathie et de la reconnaissance
  • La tâche est coûteuse en énergie et en attention

Ce ne sont pas :

  • Une définition de l’enfant
  • Un facteur prédictif de réussite (scolaire ou dans la vie) ; personnalités célèbres (ou non) et dys
  • Les mêmes pour tous les enfants
  • Une déficience intellectuelle
  • Une déficience sensorielle
  • Une mauvaise volonté de la personne ou une provocation
  • Un manque d’investissement de la famille

       Il est possible d’accompagner ces jeunes au potentiel différent par des aménagements :   

  • Eviter la double tâche : une seule chose à la fois. Par exemple, l’écriture est en elle-même est une multitâche pour une personne dysorthographique ou dysgraphique.
  • Limiter la quantité de production afin de viser la qualité et de limiter la fatigue (perte de concentration, risque important de décrochage, découragement). Aider et soulager au maximum la tâche.
  • Chercher à comprendre l’enfant et son fonctionnement cognitif et relationnel : choix éclairé des outils à proposer, privilégier l’appui sur les points de force.
  • Valoriser les efforts et progrès, chercher à développer la confiance en soi de l’enfant
  • Inviter l’enfant à se fixer des objectifs ; mise en projet et autonomie

Les différences d’apprentissage sont qualifiées de « troubles ». Elles sont pourtant porteuses d’un grand potentiel, qui nous échappe bien souvent.

La différence n’est ni bien, ni mal, elle est ce qu’on en fait. La comprendre permet de l’appréhender de manière constructive et d’avancer avec, en s’appuyant sur les points de force de l’enfant.

Bon travail à tous !

Et si on en parlait ?

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